Bali: Histoire
Baharudding Jusuf Habibie lui succède afin d'organiser les futures élections démocratiques. Il libère la censure de la presse, mais ne pourra stopper l'importante corruption qui règne.
En 1999, les élections démocratiques sont organisées pour élire le nouveau président. A la surprise de tous, Abdurrahaman Wahid (Gus Dur) leader de l'organisation musulmane Nahdlatul Ulama remporte le pouvoir grâce au jeu des alliances face à Megawati, fille de Suharto.
Impopulaire, il sera rapidement évincé au profit de Megawati.
Cette dernière devient la première femme présidente du plus grand état musulman.
Le pays est alors dans une situation économique désastreuse, la corruption est massive.
En 2002, des attentats font plus de trois cents victimes à Kuta.
De nouveau, l'économie et le tourisme sont affectés, entrainant la chute de Megawati.
Juin 2003, le général Susilo Bambang Yudhoyono Sukarnopuri devient président après une campagne basée sur la lutte anti corruption.
En 2005, de nouveaux attentats font douze victimes à Kuta.
En 2009, son mandat est reconduit mais le challenge reste de taille: Lutte anti corruption, pouvoir militaire important, mouvements séparatistes de l'archipel et menace des mouvements extrémistes islamistes.
Juillet 2014, Joko Widodo est le nouveau Président.
Les vingt ans du régime de Sukarno sont marqués par des rebellions internes du PNI (parti national indonésien) et PKI (parti communiste indonésien).
Le 30 septembre 1965, une tentative de coup d'état, qui serait imputée au PKI, entraine la chute de Sukarno. En répression, une chasse aux communistes et aux traditionnels religieux fera cent mille victimes à Bali. Sukarno est assigné en résidence surveillée.
Le général Suharto émerge en leader, il établit un régime semi militarisé avec un programme nommé «l'ordre nouveau».
Le parti communiste est muselé. Les relations diplomatiques se renouent avec les Etats-Unis. L'armée est omniprésente aux postes clés du gouvernement et de l'administration afin d'assurer le contrôle et le maintien de l'ordre. Les réformes menées permettent à Bali de connaître un nouvel essor. En 1985, l'île devient auto suffisante en production de riz. Le seuil de pauvreté chute de 60% à 13,5%.
La politique extérieure de Bali se concentre désormais sur l'occident et les moyens d'attirer les capitaux étrangers. Le tourisme culturel se développe pour attirer les investisseurs. Le Sud de l'île et la capitale connaissent un développement de l'immobilier très important. Les Australiens arrivent nombreux à Kuta.
En 1997, une crise monétaire ébranle l'économie nationale rongée par la corruption jusqu'à la faillite. La division de l'armée, les mouvements indépendantistes et les conflits ethniques acculent le dictateur à la démission en 1998.
De 1846 à 1849, les Hollandais déploient des forces militaires, occupent le Nord de l'île et des affrontements sanglants les opposent aux princes balinais fragilisés par leurs querelles internes.
En1849, les Néerlandais prennent le contrôle des royaumes de Buleleng et Jembrana.
Le roi de Buleleng et sa cour se donneront la mort lors d'un suicide rituel collectif, un puputan.
Dès 1904, les Hollandais veulent asseoir leur autorité avec flotte, fusils, mitrailleuses et bombardiers.
Certains rois capitulent (Karangasem, Gianyar). D'autres, renonçant à l'exil, choisissent d'en finir par un puputan, un combat à mort ou plutôt un suicide collectif. Ils brûlent leurs palais et se jettent dans les flammes sous les yeux des envahisseurs. Les survivants se poignardent entre eux à l'aide de leurs kriss.
Le palais de Klungkung est dévasté. Plus de quatre mille Balinais périssent dans les différents puputan de 1906 à 1908.
Ces suicides collectifs créent l'émotion et contraignent désormais les Hollandais à respecter les coutumes de l'île jusqu'à leur départ.
En 1908, les Hollandais ont le contrôle total de l'île et l'intègrent aux Indes Orientales Néerlandaises.
Une politique éthique est instaurée, censée atténuer l'impact colonialiste: Les rajas sont rétablis comme gardiens des rites et traditions. Des hôpitaux se construisent, certains royaumes retrouvent une autonomie politique, l'esclavage est aboli.
Néanmoins, les travaux forcés (kerja rodi) persisteront et serviront au développement du réseau routier et du système d'irrigation.
Bali s'ouvre doucement au tourisme dès 1924 avec l'ouverture d'une liaison maritime avec Singapour.
Les 1ers voyageurs fortunés décrivent l'île des Dieux comme un paradis.
En 1936, un couple d'Américains construisent le Kuta Beach Hôtel qui sera détruit pendant la guerre.
Ubud devient le cœur du centre artistique avec Walter Spies, Rudolf Bonnet...
Un réseau politique se développe entre les îles de l'archipel et une langue commune, le malais, est choisi pour les échanges commerciaux de toute l'Asie du Sud-Est. Une mouvance nationaliste émerge. En 1928, des étudiants attribuent comme langue commune de leur future nation «le bahasa indonesia»
De 1942 à 1945 les Japonais occupent l'île.
Des mouvements nationalistes, anticolonialistes se créent face aux exactions japonaises et au colonialisme néerlandais.
Le 17 août 1945, après la capitulation japonaise, Sukarno, membre du parti nationaliste, proclame l'indépendance de l'Indonésie. Les Hollandais tenteront de reprendre le contrôle de leur colonie en vain: quatre années de résistance balinaise et un nouveau puputan aboutiront à la proclamation de
l'indépendance en 1949 par Sukarno.
Dans les villages, les spectacles de théâtre d'ombres wayang retracent les épopées indiennes de Ramayana et Mahabharata.
Le rite de crémation se répand plus largement.
C'est à cette époque que les «Bali Aga», descendants présumés des premiers habitants de Bali, refusent les coutumes javanaises.
Emblème de la compagnie hollandaise des Indes Orientales
L'invasion hollandaise à Bali
A la mort d'Airlangga, Bali connait deux siècles de semi indépendance jusqu'à son invasion par le roi Kertanegara en 1284. Après huit ans de règne, il est assassiné et son fils Raden Wijaya fonde la dynastie Majapahit.
Bali retrouve de nouveau son autonomie pendant cette période javanaise troublée. En 1343, le premier ministre des Majapahit, Gajah Mada, envahit Bali et destitue le roi Dalem Bedaulu. Gelgel devient la capitale. Il s'y installe, entouré de sa cour et affirme la domination javanaise.
Le système des castes et la structure des villages avec les banjar s'instaurent progressivement.
La culture javanaise est source d'inspiration pour les Balinais dans les domaines de l'architecture, de la peinture, de la sculpture, de la littérature et du théâtre (wayang kulit).
Vers 1478, sous la pression islamique, l'empire Majapahit s'effondre.
Jusqu'en 1570, nobles et artistes javanais s'exilent à Bali, voulant ainsi conserver leurs traditions hindoues. L’île connait alors un véritable «âge d'or» culturel. Les spectacles de danse et de gamelan font le bonheur du peuple balinais.
Vers 1540, la croyance attribue au prêtre javanais Nirartha (considéré comme l’inspirateur des brahmanes siwa balinais) l’instauration d’un hindouisme réformé.
Il aurait contribué à la rénovation des temples de la mer Uluwatu et Tanah lot.
En 1597, le marin hollandais Cornelis de Houtman découvre Bali. Il se lie d'amitié avec le roi de Gelgel.
Dès 1619, les princes balinais s'adonnent au marché d'esclaves et de l'opium.
La capitale Gelgel se déplace à Klungkung.
Après 1650 le royaume de Gelgel, affaibli par les rivalités, perd sa souveraineté. A cet instant, Bali se scinde en neuf royaumes: Klungkung, Karangasem, Buleleng, Jembrana, Bangli, Badung, Gianyar, Tabanan et Mengwi.
La situation politique restera instable pendant les deux cent cinquante années qui suivront ce qui facilitera la stratégie d'expansion des colonisateurs hollandais.
Début XVII ème siècle, la compagnie hollandaise des Indes Orientales signe des traités commerciaux avec Java pour le commerce des épices.
Vers le VII ème siècle, des échanges s'établissent avec des marchands venus d'Inde et de Ceylan.
La religion hindoue et la religion bouddhiste commencent à se diffuser dans l’île, se mixant aux croyances animistes déjà existantes.
Les premiers écrits sont des textes religieux bouddhistes sur des figurines d'argile (stupika) datant du VIIIè siècle, retrouvées près de Pejeng.
Le temple de Goa Gajah montre également une combinaison d'iconographies bouddhistes et hindouistes de cette période.
Le pilier du pura Belanjong de Sanur, gravé en 914, atteste des relations existantes entre Bali et la dynastie bouddhiste Sanjaya de Java.
Fin du X ème siècle, Bali a des relations privilégiées avec Java pendant le règne du roi Airlangga (1012-1042).
Le temple de Gunung kawi près de Gianyar, avec ses tombes royales taillées dans la pierre, démontre l'influence exercée par Java au XI ème siècle.
L'histoire de Bali remonterait au paléolithique. Des outils retrouvés dans les villages de Sembiran et Trunyan attesteraient de la présence humaine dès cette époque.
Vers 2000 av JC, des migrants venus de Chine se seraient installés à Bali, laissant en héritage le travail du métal et de la poterie rouge. Ils cultivent le riz et mastiquent le bétel. Ils pratiquent le culte de la montagne. Leurs morts reposent dans des sarcophages en pierre taillée. Le musée Purbakala de Pejeng renferme des collections datant du paléolithique au XVII ème siècle dont des sarcophages datant de 3000 ans av JC.
Le musée de Gilimanuk regroupe les fouilles de Cekik avec des objets estimés de 600 à 800 av JC.
Histoire de Bali
